Depuis presque un an et demi – la dissolution de l’Assemblée Nationale – la France traverse une crise protéiforme, à la fois politique, sociale, économique. Les raisons en sont multiples et ce billet n’a pas pour objet de les détailler.
Depuis quelques temps, j’entends autour de moi, je lis dans les médias certaines formes de découragement, d’agacement, d’exaspération devant ce qu’il est convenu d’appeler une espèce de « chienlit », pour citer qui vous savez .
Il est vrai que que nous pouvons voir et entendre chaque jour, au sein des mondes politiques et médiatiques, les postures les plus caricaturales voisinant avec les insultes les plus sordides. Sans pour autant que la moindre solution ne soit proposée et encore moins discutée intelligemment.
Alors, reviennent les « tous pourris », « vendus » « du balai » et autres imprécations, signes évidents de l’accablement et de la colère de la population.
Et, par un hasard qui n’en est pas un, surgissent les petites musiques sournoises qui vont mélanger un peu de vrai et beaucoup de faux dans des discours qui se veulent rassurants, mais qui sont autant de grossiers mensonges.
Avec les promesses de « lendemains qui chantent », du type « demain, on rase gratis ». Bien sûr, c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croit. Et pour les lendemains qui chantent, il faudra attendre le surlendemain ou, en réalité, plus tard…
Déboulent ensuite les charlatans musclés, bourrés d’anabolisants, qui promettent le retour de l’ordre en chassant députés « profiteurs et incapables »; en mettant fin aux privilèges des nantis; en remettant au travail les « assistés profiteurs du système »; en redonnant leur fierté aux travailleurs.
J’en oublie de ces promesses assénées comme autant de retours à l’ordre, à leur ordre militariste, où chacun doit obéir au chef, au sauveur. Sous peine de prison.
Parallèlement, dans un premier temps, va apparaitre le procès du régime démocratique . Puis, dans un second, le procès de la Démocratie. Accusée de désordre, d’inefficacité, de déroute morale, d’abandonner les « vraies valeurs », bref, des accusations tout azimuts pour arriver à l’essentiel, à savoir un pouvoir fort, dans les mains d’un autocrate omnipotent.
Et bien sûr, au final, la Démocratie mlse par ces gens-là dans les poubelles de leur histoire criminelle!
De la Russie à la Turquie, de la Biélorussie à l’Iran, de la Chine au Venezuela, de l’Algérie à la Hongrie, les exemples, hélas, ne manquent pas. Et ce ne sont pas les seuls.
D’élections truquées en emprisonnement systématiques des opposants; de népotisme en mise en coupe réglée de l’économie; de la manipulation de l’Histoire aux relents nauséabonds de l’antisémitisme et du racisme.
Comment ne pas citer les États Unis qui semblent s’abandonner aux pouvoirs sans limites d’un président mégalomane et inconstant?….
N’oublions pas les régimes politiques d’entre les deux guerres qui, au « nom de l’ordre », ont tué les Démocraties et les démocrates, de l’URSS à l’Allemagne sans oublier l’Italie, le Japon, l’Espagne ou le Portugal.
Des exemples et des références pour ceux qui, aujourd’hui, se présentent en critiques virulents de nos Démocraties tout en étant les thuriféraires de ces idéologies et de leurs méthodes barbares.
Heureusement, il existe d’autres choix que la chienlit ou l’autoritarisme.
À nous, collectivement et individuellement de ne pas tomber dans les pièges grossiers de propagandes mortifères qui n’ont d’autres buts que de nous faire marcher au pas.
À leur pas.
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